Or Banque Nationale - 2 x oui à la solidarité internationale, à lAVS!
Or Banque Nationale – 2 x oui à la solidarité internationale, à lAVS!
Avant la suppression de la parité du franc avec lor, la Banque nationale (BNS) avait accumulé dimportantes réserves dor. Avec labandon de cette parité, il y a 30 ans, ces réserves ne sont plus nécessaires à la politique monétaire de la BNS. Elles sont de lordre de 1300 tonnes et représentent, au prix du marché actuel, un montant denviron 20 milliards. A cela, il faut ajouter les réserves en devises qui sentassent dans les coffres de la BNS et sont inutiles à sa politique monétaire. Il faut bien avoir à lesprit que cette fortune ne tombe pas du ciel et quelle est le produit de lexploitation des salarié-e-s en Suisse et à létranger, des peuples des pays du Sud notamment.
Selon la constitution, les bénéfices de la BNS sont attribués pour les 2/3 aux cantons (à lorigine de la création de la BNS lors de labandon des monnaies cantonales) et pour 1/3 à la Confédération. Attribuer autrement le produit de la vente de lor et des devises excédentaires nécessite donc une votation populaire. Depuis plusieurs années les propositions les plus diverses ont été formulées: attribution à la réduction des dettes cantonales et fédérales, AVS, Fondation Suisse Solidaire et cela dans des proportions variables. Face à ce débat, lUDC a lancé une initiative visant à lattribuer à lAVS.
Linitiative de lUDC
Elle prévoit explicitement lattribution des réserves excédentaires de la BNS à lAVS. Ici, il ne sagit pas seulement des réserves dor. Ainsi, le montant total du transfert pourrait dépasser largement la valeur des réserves dor. Linitiative propose dattribuer le capital issu de la vente de ces réserves ou les intérêts de ce capital au Fond de compensation de lAVS. Actuellement le Fond de compensation de lAVS se monte à environ 25 milliards et les dépenses annuelles de lAVS sont de 30 milliards. LUDC fait-elle campagne pour lAVS? NON. Pour preuve, dans le cadre de la 11ème révision de lAVS, elle sest prononcée pour la retraite à 65 ans pour les hommes et les femmes, une adaptation des rentes seulement tous les trois ans, et des possibilités de retraite anticipée avec des réductions de rente qui défavorisent les petits et moyens revenus. Son initiative vise donc à récupérer de façon trompeuse lattachement de la population à lune de ses principales conquêtes sociales: lAVS. LUDC défend son initiative en invoquant le refus dune nouvelle hausse des impôts (1.5 point de TVA supplémentaire prévu) et des dépenses publiques (la Fondation Suisse Solidaire). Sa campagne politique sinscrit donc dans la continuité dune orientation néolibérale pure et dure. De surcroît, en affirmant que les bénéfices de la BNS appartiennent au peuple suisse, elle occulte le fait que ces bénéfices ont été acquis pour lessentiel sur les marchés internationaux, grâce à la position dominante de limpérialisme suisse, au détriment des peuples du monde entier.
Le contre-projet du Conseil fédéral et des Chambres
Il propose dattribuer le produit de la vente de lor à un fond dont les revenus (évalués à 600-750 millions par an) seraient distribués de la manière suivante: 1/3 à lAVS, 1/3 aux cantons selon le système de la péréquation financière, 1/3 à la Fondation Suisse Solidaire.
Lidée de cette dernière a été lancée après laffaire des fonds en déshérence afin de redorer limage de la Suisse. Elle aurait pour but:
- de lutter contre les causes de la pauvreté, de la maladie et de la violence;
- dencourager le sens de lintérêt général et la solidarité.
Elle interviendrait en Suisse et à létranger en subventionnant des organismes existants en sus des subventions que ceux-ci reçoivent déjà. Il ny aurait pas daides individuelles. Cette proposition recèle deux faiblesses majeures par rapport au texte de lUDC: dabord, elle ne parle que des réserves dor, renonçant à affecter aussi une partie des énormes réserves de devises à des tâches dutilité publique. Ensuite, elle abandonne un tiers du transfert prévu aux cantons, sans aucune affactation sociale (compte tenu des rapports de forces politiques actuels, ces fonds seront certainement consacrés au financement de baisses dimpôts pour les riches).
La position de solidaritéS Genève
SolidaritéS dénonce le projet de lUDC, de même que le contre-projet du Conseil Fédéral, comme autant dopérations démagogiques destinées à faire avaler la pilule amère dune politique antisociale. En effet, la défense dune prévoyance veillesse digne de ce nom passe par le renforcement massif du 1er pilier (lAVS) et labsorption du 2e pilier dans un système de retraites populaires publiques fondé sur le système de la répartition (solidarité entre niveaux de revenus et générations).
solidaritéS dénonce en particulier la tentative de lUDC de présenter les bénéfices de la BNS comme la propriété du peuple suisse, faisant ainsi de lensemble des salarié-e-s et des retraité-e-s les complices des surprofits de limpérialisme helvétique.
solidaritéS appelle cependant à voter deux fois OUI – pour la solidarité et pour lAVS – en dépit des calculs hypocrites de lUDC et des partis gouvernementaux. En effet, nous ne pouvons pas cautionner le fait que ces fonds continuent à être investis par la BNS dans des opérations spéculatives au détriment de priorités sociales nationales et internationales.
solidaritéS estime enfin que, même si le texte de lUDC présente certains avantages par rapport au contre-projet, il recèle une faiblesse politique majeure. En refusant dutiliser une partie des bénéfices de la BNS à des tâches de solidarité internationale, il fait sciemment limpasse sur le rôle de limpérialisme suisse dans lexploitation des peuples du monde. Cest la raison pour laquelle, en cas dun double OUI, nous appelons à choisir le contre-projet.
Coordination de solidaritéS-Genève